Pathologie
Pathologies chroniques
3 min de lecture

Syndrome douloureux régional complexe (SDRC) : comprendre et traiter l'algodystrophie

Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC), qu'on appelait avant algodystrophie, est une maladie rare qui provoque une douleur intense, généralement dans une main ou un pied. Cette douleur apparaît souvent quelques semaines après une blessure ou une opération chirurgicale [1]. Les médecins utilisent les critères de Budapest pour le diagnostiquer, en s'assurant qu'aucune autre maladie n'explique mieux les symptômes [1]. Il existe deux types : le type 1 (sans atteinte d'un nerf identifiable) et le type 2 (avec une lésion nerveuse clairement identifiée) [4].

Niveau de Douleur

0/10Légère

Durée Moyenne

Variable

*Estimation variable selon les cas

Impact Sportif

Adaptation nécessaire

Fréquence

Commune

Donnée épidémiologique

Symptômes

  • Douleur intense dans une région précise, qui semble excessive par rapport à la blessure initiale
  • Sensibilité anormale : douleur au simple toucher (allodynie) ou douleur exagérée face aux stimuli douloureux (hyperalgésie)
  • Changements de température et de couleur de la peau dans la zone touchée
  • Gonflement (œdème) et modifications de la transpiration
  • Problèmes de mouvement : raideur, faiblesse musculaire, tremblements ou mouvements anormaux
  • Changements dans l'aspect de la peau : peau qui devient lisse, pâle, ou change de couleur (parfois bleutée)
  • Modifications des ongles et des poils dans la zone touchée
  • Raideur des articulations qui peut limiter fortement les mouvements

Comprendre le mécanisme

Le SDRC est causé par un dérèglement du système nerveux après une blessure [3]. Au début, le corps réagit par une inflammation excessive dans la zone touchée. Le cerveau et la moelle épinière commencent à traiter les signaux de douleur de façon anormale, comme si le volume de la douleur était monté trop fort [3]. La maladie évolue en deux phases : une phase chaude au début (avec rougeur, chaleur et gonflement) puis une phase froide plus tardive (avec peau pâle, froide et amincie) [4]. Des mécanismes liés au système immunitaire et au système nerveux sympathique (qui contrôle la transpiration et la circulation sanguine) jouent aussi un rôle important [3].

Ce qui soulage

  • Prise en charge rapide dès l'apparition des premiers symptômes [1]
  • Rééducation adaptée qui ne provoque pas trop de douleur [1,2]
  • Continuer à utiliser le membre touché malgré la douleur, de façon progressive [1]
  • Approche globale qui prend en compte l'aspect physique et psychologique [1,2]
  • Information claire expliquant que cette maladie n'est pas grave pour le pronostic vital [2]
  • Équipe de soins pluridisciplinaire travaillant ensemble (médecin, kiné, ergothérapeute, psychologue) [5]

Ce qui aggrave

  • Immobilisation prolongée du membre douloureux [1,2]
  • Évitement excessif des mouvements par peur de la douleur [1]
  • Diagnostic tardif et traitement commencé trop tard [1]
  • Problèmes psychologiques non traités comme l'anxiété ou la dépression [2]
  • Traitement uniquement médicamenteux sans rééducation physique [2]

Besoin d'un avis d'expert ?

Kinésithérapeutes diplômés d'État
Bilan en vidéo consultation

Obtenez un diagnostic précis et un plan de traitement sur mesure sans vous déplacer.

Traitements & Solutions

  • Niveau A (preuves scientifiques très fortes) :
Aucun traitement n'atteint ce niveau de preuve selon les experts [1,2].

  • Niveau B (preuves scientifiques modérées) :
Rééducation fonctionnelle précoce (kinésithérapie, ergothérapie) pour réapprendre à utiliser le membre [1,2] Éducation thérapeutique et thérapies pour gérer la perception de la douleur [1,2] Bisphosphonates (médicaments comme le pamidronate) pour les formes récentes (moins de 3 mois) [1,2] Corticoïdes à doses modérées quand il y a beaucoup d'inflammation au début [1]

  • Niveau C (preuves scientifiques limitées) :
Antidouleurs classiques (paracétamol, anti-inflammatoires) en complément [2] Médicaments contre la douleur nerveuse (amitriptyline, gabapentine) [2] Stimulation électrique transcutanée (TENS) : appareil envoyant de faibles impulsions électriques [2] Techniques de désensibilisation pour habituer progressivement la zone douloureuse au toucher [5]

Quand consulter en urgence ?

  • Apparition soudaine d'une perte de sensibilité importante ou d'une paralysie
  • Signes d'infection comme de la fièvre ou une rougeur chaude qui s'étend
  • Douleur extrême avec suspicion de compression des tissus (syndrome compartimental)
  • Aggravation rapide des symptômes malgré un traitement adapté
  • Apparition de plaies ou de zones de peau morte (nécrose)

Questions Fréquentes

- Apparition soudaine d'une **perte de sensibilité importante** ou d'une **paralysie** - **Signes d'infection** comme de la fièvre ou une rougeur chaude qui s'étend - **Douleur extrême** avec suspicion de compression des tissus (syndrome compartimental) - **Aggravation rapide des symptômes** malgré un traitement adapté - Apparition de **plaies** ou de **zones de peau morte** (nécrose)

Références Scientifiques

Sources bibliographiques

Luthi F. Complex regional pain syndrome. Rev Med Suisse. 2019 Mar 6;15(640):456-460. PMID: 30811121. Niveau de preuve : B (recommandations cliniques) Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD). Recommandations de Lille sur le syndrome douloureux régional complexe. 2019. https://www.sfetd-douleur.org/wp-content/uploads/2021/03/2019-SDRC_reco-de-Lille.pdf. Niveau de preuve : B (recommandations expertes) MSD Manuals. Syndrome douloureux régional complexe. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-du-cerveau-de-la-moelle-%C3%A9pini%C3%A8re-et-des-nerfs/douleur/syndrome-douloureux-r%C3%A9gional-complexe. Niveau de preuve : B (synthèse experte validée) COFER. Syndrome douloureux régional complexe (ex. : algodystrophie). https://www.lecofer.org/item-cours-1-22-6.php. Niveau de preuve : B (référentiel universitaire) Richard P, et al. Le Syndrome Douloureux Régional Complexe chez l'enfant et l'adolescent. Rev Méd Brux. 2022;43(1):32-38. https://www.amub-ulb.be/system/files/rmb/publications/2022-02/2022%20RMB%201_RICHARD_P32-38.pdf. Niveau de preuve : B (revue de la littérature pédiatrique)